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Cellin

Eléâzar

Maître Poète
#1
Ils choquent leurs genoux en dessous de la table
Aussi large que dix jambes de pantalon
Et découpent le bon jambon jusqu’au talon
En écoutant meugler la vache dans l’étable

Le cochon fut tué la semaine dernière
Et ce soir Alphonsine accouche d’un beau veau
Qu’André attendait et chante place Beauvau
Ils sont tout un troupeau dans une luzernière

Antoinette dit tu te moques des gendarmes
Et un gars égrillard mais non c’est des poulets
Paul à l’un a tranché le cou le sang coulait
Ce matin il avait sorti ses belles armes

Jules se met debout et chacun fait de même
Pour aller soulager la marchande de lait
Qui n’a pas demandé la grâce d’un délai
Pour que naisse son fils sans causer de problème

Le groupe revient tout ému dans la cuisine
Où Antoinette avait débouché un vin vieux
Que dévore Pépé de ses yeux envieux
En murmurant vains dieux c’est pas de la benzine

Ils s’engorgent du fruit rouge exquis de la vigne
Et Alfred crie dites qui a vu Marcellin
- Marcellin il était avec Jean l’orphelin
Hier au soir et depuis il n’a plus donné signe

Il faudrait qu’on allât le chercher c’est étrange
D’habitude avec nous, il boit toujours son coup
Et des gars comme lui j’en connais pas beaucoup
Qui, même saouls vont voir leurs bêtes dans la grange

Vêtus coiffés chaussés lents ils passent la porte
Puis entreprennent la traversée du grand champ
En tremblant dans la nuit remplie d’un froid méchant
Enveloppant la masse informe du cloporte

Qui progresse muet sur ses pattes sans nombre
Pour aller faire la peau à cet assassin
De pluie d’imprévu de trouille de marcassin
Qui a occis l’ami Cellin dans un coin sombre

Antoinette accourue interpelle l’insecte
Cellin et l’orphelin ont été retrouvés
Assis autour du puits ils semblent éprouvés
On dirait qu’ils sortent moribonds d’une secte

Alors le cloporte se dresse d’un seul homme
Et dit qu’ont-ils donc vu c’était un sanglier
Un spadassin semblable à un Bersaglier
Cet insolite fait il faut bien qu’on le nomme

L’Homme alors s’approche du puits ce phénomène
Vous a donc fait si peur je vous vois grelotter
C’est la Marie-Paule qui s’est fait peloter
Par Marcellin ce n’est qu’un triste énergumène

Orphelin ferait-ce l’objet d’un traumatisme
- Traumatisme je dis que cet un assassin
- Assassin pour une main plaquée sur un sein
- Marie l’a giflé Il n’a pas de rhumatisme

Il a serré son cou sous une lune blanche
De peur qui a passé sous un nuage noir
Une étoile a brillé et il a laissé choir
Le corps déjà mort et raide comme une planche

Qu’on a jeté dans le puits du père Balanche
Maintenant laissez-moi je rentre à la maison
Je dois éplucher les légumes de saison
Il ne faut pas que ma petite femme flanche

L’orphelin reprend la route de sa demeure
Et Marcellin comprend ce que l’Homme espérait
Il se met dans le puits il savait qu’il paierait
Comme il est juste qu’un membre de Sade meure

Se redéploie l’Homme qui redevient cloporte
Toinette mouche et le champ est retraversé
Pleut un peu un nuage et très bouleversé
Le veau blanc les attend pleurant devant la porte.
 

Venezio

Maître Poète
#2
Bien agréable promenade dans vos tableaux
En vers chantants, on s'y croirait
Les personnages, truculents héros
S'animent à merveille sous vos traits...
Merci